Cyrano: Neuverfilmung ab 3. März

Sprache und Kultur

Mit diesem kunstvoll inszenierten Musical kehrt der preisgekrönte Regisseur Joe Wright („Stolz & Vorurteil“, „Abbitte“) zu seinen Wurzeln zurück und inszeniert die elegante Verfilmung einer der größten Liebesgeschichten der Weltliteratur.

Frankreich, Ende des 17. Jahrhunderts: Der Offizier Cyrano de Bergerac ist nicht nur seiner Zeit voraus, er ist auch begabt – mit der Schreibfeder ebenso wie mit dem Degen. Doch aufgrund seiner äußeren Erscheinung ist er überzeugt, dass seine enge Freundin, die schöne Roxanne, seine Liebe niemals erwidern wird und bringt es daher nicht übers Herz, ihr seine Gefühle zu gestehen. Eines Tages vertraut sie ihm an, dass sie sich in den gutaussehenden Kadetten Christian verliebt hat. Cyrano beginnt diesem zu helfen, Roxanne zu umwerben, indem er in Christians Namen Briefe an sie schreibt – um so seinen eigenen Emotionen Ausdruck zu verleihen.

Ab 3. März im Lichtspiel/Odeon-Kino

 

Wer das Stück von Edmond Rostand in einer neuen zweisprachigen Ausgabe lesen möchte:

Verlagsseite

 

Der Klassiker mit Gérard Dépardieu:

 

Hier die berühmte Tirade du nez

Le vicomte.

(Il s’avance vers Cyrano qui l’observe, et se campant devant lui d’un air fat.)

Vous… vous avez un nez… heu… un nez… très grand.

Cyrano, gravement.

Très.

Le vicomte, riant.

Ha !

Cyrano, imperturbable.

C’est tout ?…

Le vicomte.

Mais…

Cyrano.

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme…
En variant le ton, — par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C’est un roc !… c’est un pic !… c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Çà, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

[…]